Ce matin j’ai aidé Marc à peindre, un peu, dans la nouvelle case. Maintenant je sens l’essence avec laquelle je me suis débarrassée de la peinture collée sur ma peau !
Après manger je suis allé chez le personnel, j’ai joué avec Pierre, Nathan, Nélo et un autre petit. Je leur ai donné des ballons, c’étais rigolo. Le petit Nathan me colle parfois, comme si j’étais sa maman. Quand j’ai Pierre dans les bras il est jaloux ! Je me sens bien là bas. Je vois une partie de la vraie vie africaine. Tous autour d’un plat de riz et de poisson. Le sourire, toujours sur leurs lèvres. Ils ont peu, mais sont heureux ! Du côté des toubabs (les « blancos »), ça râle dès que la viande n’ai pas assez cuite, qu’il y a quelques arrêtes dans leur poisson, ou que les pommes de terre sont males cuites. Et le sourire, ils l’ont peu. Ils sont blasés de manger du poisson, ou du riz souvent, alors que c’est la nourriture de base ici, en Afrique. Le personnel récupère les carcasses de poisson pour la popote du midi et du soir, ils mangent midi et soir du riz avec du poisson. Les pates, les pommes de terre, les salades composées etc., pour le moment, je n’en ai pas vu chez le personnel. Mais eux, punaise, eux, ils ont le sourire et sont fier de ce qu’ils ont !!
Je ne connais pas plus fier qu’un africain en slip !
Je suis venue ici pour me ressourcer, retrouver le sourire, la joie de vivre. Et ça, je le puise au près de personnes qui devraient râler, se plaindre, et souffrir de ce qu’ils ont par rapport aux toubabs, et je ne trouve rien chez ceux qui ont tout. L’argent ne rend pas heureux. L’argent ne rend pas fier. Le pouvoir ne rend pas plus fort.
Bordel, je me plains de ne pas avoir ma propre salle de bain ici, et eux ils ont une douche en plein air, faite de poteaux de bois, et d’une espèce de bâche qui cache des regards, et ils ont la tête haute.
« Vous ne pouvez empêcher les oiseaux de chagrin de survoler vos têtes,
Mais vous pouvez les empêcher d’y construire leur nid »
Je ne laisserai plus aucune brindille se poser sur le haut de mon crâne.
Je vais me lever, et gagner.
« Ce qui est passé a fui,
Ce qui tu espères est absent,
Mais le présent est à toi »
Proverbe arabe.
Aujourd’hui je me sens forte, aujourd’hui je me sens invincible, aujourd’hui je ne doute plus de ma force.
« Je pars pour t’oublier ».
Il a suffit que je pose le pied sur Rubane pour que tu t’effaces de mon esprit.
Le petit caillou en forme de cœur retrouvera vite l’eau salée et le sable.
Je ne regrette rien, et suis bien fière de ce que j’ai été, de ce que j’ai fais.
Aujourd’hui, je mérite mieux.
Aujourd’hui le bonheur est ailleurs.
إن شاء الله (in chā' Allāh)
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